Page d'index principale » Mont Vorassay - 18.03.2009
Comment dire ? On a encore buté sur un sommet. Nous sommes retournés à Bionnassay pour refaire le même sommet (la pointe inférieure de l'aiguille de Tricot) mais ce coup-ci par la face Ouest. Pas la peine de se presser la face ne reçoit le soleil qu'en fin de matinée, puis ce sera gelé (nous sommes entre 2100 et 2800 m) donc départ à 7 h 30, arrivée au col de Tricot 2 heures plus tard, ça souffle, on se met à l'abri. Reste plus que 700 mètres de face à grimpouiller à pinces et en crampons ! Ça évidemment Bougnat, il aurait pas pu. Nous ferons environ 200 mètres d'ascension avant de jeter l'éponge. La neige est regelée sur 5-10 cm, tantôt ça porte, tantôt on passe au travers jusqu'au dessus du genou en balbutiant quelques noms d'oiseaux. Il est 10 h 45 c'en est trop: on se casse. De toute manière le soleil commençait à chauffer un peu trop et on aurait eu une descente toute pourrave ! Et c'est là que Bougnat se gondole avec le rire sarcastique de Mumbly: « encore un sommet raté, mais que se passe t'il ? » Je répondrai « rien » ou plutôt « on tente des choses » (je fais les questions et les réponses): nous ne sommes pas des loosers.
Le plus drôle c'est la suite, parce qu'on avait prévu un deuxième sommet, en quelque sorte le lapin qui sort du chapeau. On traverse le col de Tricot et on remonte jusqu'au mont Vorassay surtout connu pour sa face Sud et sa montée Est depuis le col. Il se trouve qu'il y a une face Nord décrite comme « raide et scabreuse dans le bas » un peu comme Cyril et moi parfois ! Il est midi, on grignote, point de vent quand on se protège de la bise, manque plus que les transats pour que ce soit parfait. Bon déjà 13 heures, on va attaquer la descente avec quelques doutes: comment va être la neige et comment sortir de la pente sans encombres ? Non la pente n'est pas si raide mais dès le départ on se rend compte que c'est bien chargé, les virages se font en enfonçant les bâtons jusqu'à la garde. Mais quel plaisir cette face, peu skiée à cause de la barre rocheuse qui se trouve en bas. Coup de frein à main, faut tirer main droite pour attraper une pente sous une barre rocheuse (c'est l'inverse de précédemment). Traversée délicate dans une pente purgée il y a peu de temps et regelée "béton" depuis. A présent, nous remontons en nous agrippant aux arcoces pour trouver cette fichue pente salvatrice (il faut dire que nous l'avons repérer depuis le bas). Ça y est, on y est. C'est une pente de maboule, du pur 50°, mais dans une neige profonde qui permet les virages "envolés". Puis d'un coup c'est tout plat, on récupère le chemin de montée. On vient de faire 900 mètres d'une descente inoubliable.
Demain c'est un autre jour, une sortie qui ferait couiner Bougnat.
La sortie sur Skitour
ici et sur le blog de Cyril (à suivre)
dredanslepentu