Page d'index principale » La Chaurionde - 19.03.2009
Bon, aujourd'hui je suis moins enjoué. En effet, nous étions partis pour faire un grand truc puis ça ne l'a pas fait. Pourtant on avait recruté Jean-Louis pour nous aider à aller au bout mais rien n'y a fait. "Y-en-a-ki" commencent à m'appeler "chat noir" mais pour ce coup-là, je n'y suis pour rien. A moins que le spectre de Bougnat ne hante nos sorties ! Le truc, donc, c'était de faire la face Est de l'Arcalod (point culminant des Bauges pour ceux qui ne sont pas baujus comme moi), relativement pentue et entièrement dallée (dalles de schiste sur lesquelles la neige adhère mal). Départ de la station de ski de Seythenex à ¼ d'heure de la maison à 6 h 30, c'est tôt mais nécessaire pour avoir une neige "revenue à point" à 10 heures car les versants Est voient le soleil dès qu'il se lève. On file bon train vers les chalets de l'Aulp que l'on atteint au bout d'une heure (au passage ça fait du 600 mètres à l'heure). Ensuite c'est direction le col d'Orgeval après une descente en gardant les peaux de 170 m (faut être précis) sur neige dure mais avec une bonne accroche (Bougnat parlerait de "bon grip"). Là, les choses se compliquent: les nuages qui étaient sur la Haute-Savoie nous envahissent, poussés par une bise sensible. Il s'agit plutôt d'un voile épais pas du tout bon pour que le soleil chauffe la pente. Mais surtout le gros soucis c'est que la face n'est pas du tout bien enneigée et le haut laisse même apparaître les dalles promettant une belle bataille pour arriver au sommet. Surtout que le haut se redresse à 50° ! Le reste, c'est des zigzags entre les dalles. Que fait-on ? Je vous le demande. Il est 8 h 30, il faut encore une bonne heure pour arriver au sommet. Nous sommes dans les temps. Nous allons voir de plus près et de près ce n'est pas mieux. Après un conciliabule rapide, nous décidons, la mort dans l'âme, de nous barrer. On reviendra quand il y aura plus de neige et un franc beau temps. Demi-tour direction la Chaurionde (c'est notre roue de secours) pour voir si l'arête, qu'on avait faite avec Bougnat, sans crampons ni piolet et en chaussures de ski de piste, passe mieux. Évidemment que c'est mieux quand on est bien équipé (là, j'entends Alex pouffer). 10 h 40, nous atteignons le sommet. Un petit vent nous défrise, les nuages laissent passer un timide soleil. Il est temps de rentrer à la maison pour se siffler une bonne bière.